Les Monuments aux morts de l'Allier expliqués au club Mémoires

Jean-Louis PERICHON, Président du Comité du Souvenir Français de St Germain-des-Fossés est venu jeudi 4 mai 2018 pendant 1h00 rencontrer un second groupe de 11 élèves de 5èm - 4ème et 3ème du club mémoires pour leur raconter… les monuments aux morts de l’Allier, un sujet jamais abordé, faute de temps, dans les programmes d’Histoire : il faut savoir que la première Guerre Mondiale ce n’est que 4h00 du programme, même chose pour la seconde.

Le monument aux mort est une particularité française. Il faut savoir que la première guerre mondiale, ce sont 1,4 millions de français tués et  5 millions de blessés. Des chiffres qui font mal à la tête ! Toutes les familles de France furent touchées.

Il y a donc eu la volonté d’ériger un monument qui remplacerait les tombes (beaucoup de corps n’ont pas été retrouvé : on en  retrouve encore aujourd’hui, notamment sur les champs de bataille de Verdun), de reconnaître le courage des combattants, le sacrifice et les souffrances des hommes et de faire savoir aux jeunes générations.

Ainsi, dès 1919, rapidement après la fin du conflit, parce que les communes en ont eu la volonté, une loi a décidé la création des monuments aux morts. Et en 1925, toutes les communes possèdent leur monument aux morts.

Chaque commune fait donc appel à un architecte avec l’idée d’éviter la construction de monuments en série, il s’agit d’honorer ceux qui sont tombés pour notre pays en bâtissant quelque chose de beau. On ne fait pas n’importe quoi : les projets sont encadrés par la Préfecture qui valide ou pas le projet communal qui choisit l’emplacement, le type de pierre utilisé, la forme du monument, l’inscription des noms… Certaines constructions sont belliqueuses – un soldat sous la forme d’un coq écrase un allemand – d’autre sont davantage pacifistes.

Le coût est élevé : 5 000 à 10 000 francs de l’époque (1 franc en 1919 correspond  à 1.25341 euros en 2018, soit 12 534 € pour 10 00 francs de l'époque). Il est assuré par la commune, l’Etat et la souscription publique.
Les monuments ont une forme pyramidale, ils peuvent une stèle ou une statue. C’est varié. La présence d’une foule importante a été relevée lors de l‘inauguration à Montaigu-Le-Blin, à St Gérand-Le-Puy, plusieurs ministres étaient présents.

Dans l’Allier, il y a tout les styles toutefois la pyramide domine. Sur le monument sont aussi gravés les soldats morts pour la France lors du second conflit mondial.

A Billy : le monument original, il est un hommage à la victoire ailée. Si la décision a été prise en 1919, ce n’est qu’en 1921 que le monument est construit.

A Magnet, il s’agit d’un obélisque en marbre rose de Droiturier (1919).

A Marcenat, c’est une pyramide à trois niveaux, près de l’église, dessinée par Baudoux, un ingénieur des Ponts et Chaussée (1920).

A Montaigu-Le-Blin (1921), le monument est de forme pyramidal, il a été conçu de façon cossue par François Clermont, un architecte parisien, dont le frère écrivain, Emile Clermont, a été tué en 1916. Autour du monument, à chaque angle on trouve un  obus : cela serait  autorisé pour une commune dont le pourcentage de morts serait supérieur à la moyenne nationale.

A St Félix,  on trouve une pyramide de granit rose de Droiturier (1922).

A St Gérand-Le-Puy, le monument est à la fois original et unique dans l’Allier : il est l’œuvre de Jean Magrou. Il va bientôt être déplacé.

A St Germain-des-Fossés (1919). Le monument d’origine est de forme classique en granit rose du Mayet-de-Montagne. Il a été déplacé dans le nouveau cimetière et il n’a jamais  été inauguré pour cause de conflit au sein de la commune. En 2009, un nouveau monument a vu le jour au centre-ville.

A Sansat, on a une statue posée sur un socle de granit de la Nièvre.

A Seuillet, il s’agit d’un obélisque de granit décoré d’une croix de guerre.